Cette série est une espèce de suite visuelle et « imaginée » aux Illusions Perdues de Balzac. Le parcours troublé du personnage principal, Lucien de Rubempré, un jeune de la province qui vienttenter sa vie comme écrivain à Paris, est une triste chronique de la vie moderne qui ne voit pas d’échappatoire aux misères imposées par un capitalisme barbare et cruel. Balzac tire à boulets rouges sur la presse, le monde du spectacle, le système financier, la justice et les tout débuts du système capitaliste. Il illustre la question de l'ascension sociale dans le XIXe siècle et nous en montre ses redoutables obstacles, il expose aux yeux du lecteur toute l'étendue des bassesses dont l'homme est capable dans un système défaillant et corrompu.

Plus que jamais, cependant, l'homme est avide d'argent et de pouvoir, l'art n'a pas de valeur en soi… mais, et si on imaginait d’autres mondes ? Et si l’art pouvait franchir les murs de la réalité ? Ma ville invisible est, ainsi, un essai de « retrouver » ces illusions perdues de Balzac et Lucien, et de proposer une réalité alternative où on aurait la possibilité de vivre en tant qu’une société ultra connectée : un monde où les couleurs, les matières, les personnes, les textures, les destins se croisent et cohabitent en harmonie. Une parfaite alliance entre utopie et réalité qui s’entremêle tout comme les formes colorées présentes dans les images. Finalement, c’est une humble ode à la vie en communauté où la compétition et l’individualisme n’ont pas raison d’être.