Soie à la lyonnaise
L’industrie de la soie fait partie intégrante du patrimoine de la ville de Lyon. La « grande fabrique », qui représentait 75% de l’industrie lyonnaise au XVIIIe siècle, s’installe à la Croix-Rousse, quartier en construction et destiné à recevoir les ateliers de tissage. Dans les immeubles « canuts », les plafonds sont très hauts pour installer les métiers à tisser, et les fenêtres sont grandes pour la lumière. Beaucoup de tisseurs vivent et travaillent en famille dans l’atelier, dont une grande partie de l’appartement consacrée aux métiers à tisser, et une plus petite à la vie privée. En effet, les conditions de vie sont difficiles et les canuts se sont souvent révoltés pour protéger leur travail et leurs salaires : les fameuses « Révoltes des Canuts », du XIXe. Au XXè siècle, le déclin est rapide : l’activité se mécanise et se développe dans les régions voisines.
Aujourd'hui, seuls quelques métiers à bras subsistent pour des commandes de haute couture et le monopole de la production de la soie appartient désormais à la Chine. De nos jours, il ne reste que des traces de ce passé dont j’essaye de reconstituer l’histoire en images. Des traces visibles dans le quartier, dans l’architecture, dans la culture, dans le commerce local et dans l’imaginaire collectif, qui nous renvoient à une activité qui tente de résister au fils du temps et même de resurgir. Il s’agit, ainsi, d’une série photographique qui veut montrer les différents éléments et acteurs impliqués dans cette quête de préservation du patrimoine.